Le droit de préemption urbain (DPU)
Le droit de préemption urbain offre la possibilité à une collectivité locale, dans un périmètre prédéfini, de se substituer à l’acquéreur éventuel d’un bien immobilier mis en vente, pour réaliser une opération d’aménagement. Le propriétaire du bien n’est alors pas libre de vendre son bien à l’acquéreur de son choix et aux conditions qu’il souhaite.
Le droit de préemption urbain permet à son titulaire de se substituer à un acquéreur et devenir ainsi propriétaire d’un bien, sous conditions.
L’exercice de ce droit de préemption vise à permettre la réalisation, pour un motif d’intérêt général, d’actions ou d’opérations visant par exemple à :
- mettre en œuvre un projet urbain, permettre le renouvellement urbain,
- organiser le maintien, l’extension ou l’accueil des activités économiques, ou relocaliser des d’activités industrielles, commerciales, artisanales ou de services,
- favoriser le développement des loisirs et du tourisme,
- mettre en œuvre une politique locale de l’habitat, lutter contre l’insalubrité et l’habitat indigne ou dangereux, ou reloger les occupants définitivement évincés d’un bien à usage d’habitation ou mixte en raison de la réalisation de travaux nécessaires à certaines opérations d’aménagement,
- réaliser des équipements collectifs ou des locaux de recherche ou d’enseignement supérieur, etc… (liste complète fixée par le code de l’urbanisme).
Ce droit de préemption peut être institué :
- dans les communes dotées d’un plan d’occupation des sols (POS) rendu public ou d’un plan local d’urbanisme (PLU, PLUi) approuvé, sur certaines parties de leur territoire - notamment :
- sur tout ou partie des zones urbaines et des zones d’urbanisation future délimitées par ce POS ou ce PLU(i),
- dans les périmètres de protection rapprochée de prélèvement d’eau destinée à l’alimentation humaine,
- dans les zones et secteurs définis par un plan de prévention des risques technologiques (PPRT)… (liste complète des parties concernées fixée par le code de l’urbanisme) ;
- et dans les communes dotées d’une carte communale approuvée.
La compétence en matière de DPU peut revenir à de multiples collectivités et établissements. Le DPU peut ainsi être utilisé par :
- les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, selon l’autorité compétente en matière de PLU(i) ;
- la Métropole de Lyon et les établissements publics territoriaux (établissements situés dans le périmètre de la Métropole du Grand Paris), qui disposent de plein droit de la compétence en matière de DPU en lieu et place des communes ;
- la métropole du Grand Paris, compétente de plein droit en matière de DPU, dans les périmètres fixés par le conseil de la métropole, pour la mise en œuvre des opérations d’aménagement d’intérêt métropolitain ;
- le préfet, dans certains cas, au regard des carences en logements sociaux.
Certaines délégations du DPU sont en outre rendues possibles par les textes de loi.
Principaux textes de référence
Articles suivants du code de l’urbanisme :
- Articles L. 210-1 et L. 210-2, L. 211-1 à L. 211-7, L. 213-1 à L. 213-18, R. 211-1 à R. 211-8, R. 213-1 à R. 213-3 ;
- Articles L. 240-1 à L. 240-3 (sur le droit de priorité en faveur des titulaires du DPU)…
NB : Les liens ci-dessus vers le code de l'urbanisme sont permanents. Ils proposent donc une actualisation automatique de ces articles au fur et à mesure de leurs évolutions.
Sarah Olei - Cerema